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Les associations issues de l’immigration, « les nouveaux promoteurs » de la coopération décentralisée

 

Depuis 2001, l’Association Khamsa conduit un projet très ambitieux intitulé « école pour tous » qui vise à améliorer les conditions de scolarité dans les écoles rurales du Maroc. Le Conseil Général de Meurthe-et-Moselle (54) a soutenu ce programme depuis sa naissance et continue à le faire à raison d’une école par an. En 2006, lors d’une visite du vice-président au chantier « école pour tous », des liens ont été créés avec le Conseil Provincial de Sidi Kacem. Cette relation a abouti à la signature d’un protocole de coopération en janvier 2010. 

 

L’Association KHAMSA a pris en charge l’animation de cette coopération. Dans ce cadre, elle a accompagné une délégation du conseil général lors d’un voyage d’étude au Maroc. Ce voyage a permis de dégager les thématiques importantes et les priorités d’action. En 2011, une convention de coopération a été signée entre le Conseil Général de Meurthe-et-Moselle, le Conseil Provincial de Sidi Kacem et l’Association Khamsa, ce qui a donné suite en 2011-2013 aux premiers diagnostics de terrain. Parmi les principaux constats, on peut relever pour la province de Sidi Kacem l’absence de formation des professionnels, un déficit de connaissance et de coordination entre les associations et l’absence de prévention et pour le Conseil Général Meurthe-et-Moselle un nombre de Keffala en augmentation, une méconnaissance de la vie des enfants dans les institutions marocaines et un déficit de connaissance des mécanismes amenant les parents à envoyer seul leur enfant en Europe.

 

Au Maroc, sur le même modèle que Khamsa côté français, l’association de mutualisation des initiatives solidaires (AMIS) a été créée en décembre 2013 afin d’accompagner sur la province la mise en œuvre du projet tel qu’il  a été décliné et soutenu par le fond conjoint Franco marocain.

 

Le projet se compose de trois volets :

  1. Volet formation des travailleurs sociaux : en effet 52 travailleurs sociaux sont en cours d’acquisition des fondamentaux et peuvent atteindre le niveau d’un travailleur social de base à la fin de cette année.

  2. Volet accompagnement des EPS pour qu’ils soient conformes avec les lois marocaines en vigueur : Nous avons doté les EPS de la province d’outils de gestion et de suivi, nous les avons accompagner pour la mise en place des projet d’établissement et nous les aidons à transformer les centre en espace d’épanouissement et de développement individuel et collectif.

  3. Volet prévention : Nous avons mis en place une unité de protection de l’enfance sur la Province de Sidi Kacem. Nous travaillons à améliorer son rendement et moderniser ses méthodes de travail. Un centre d’action sociale est en gestation.

 

Ce projet a été choisi comme exemplaire dans le cadre de la coopération décentralisée dans le domaine du social et il sera exposé lors des assises de la coopération qui ont été prévues au mois de juillet prochain à Marrakech. Le secret de la réussite de ce projet réside dans le fait d’être au cœur d’une Coopération décentralisée animée et portée par des associations militantes (Khamsa et AMIS). C’est sans-doute l’une des pistes les plus prometteuses dans les réflexions autour des questions « migration et Développement ». L’action associative seule a montré ses limites et son déficit en constance ; la coopération décentralisée entre collectivités sans intervention associative a montré sa faiblesse et son manque de contenu.

 

Aujourd’hui, il est opportun pour le mouvement associatif issu des migrations de développer des partenariats dans le cadre de la coopération décentralisée et d’encourager les liens entre communes du Nord et communes du Sud. La ruralité, la formation des élus et les actions de développement humain peuvent être les axes prioritaires aux différents mobiles de ces coopérations. L’Association Khamsa est prête à partager son expérience dans ce domaine.

 

Latif Mortajine, publié en mars 2016

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